Nous nous sommes tous retrouvés en gare de Rambouillet pour cette visite organisée par G.Claisse et sous la conduite de notre guide habituelle Mme Silvestri. Il y a aujourd’hui deux sites, le site ancien qui nous occupe aujourd’hui et le site plus récent de la Grande Bibliothèque. Le site ancien a fait l’objet de travaux très importants de rénovation et de modernisation
La première bibliothèque royale date de Charles V qui après son déménagement de l’île de la cité au Louvre installa ses collections dans la tour centrale. Sa collection comptait 937 livres. La bibliothèque s’enrichit avec le temps mais un apport important eut lieu sous Louis XIV avec le legs de Gaston d’Orléans en 1661, le cabinet du roi ayant été rattaché à la bibliothèque royale en 1660.
La bibliothèque actuelle occupe le palais de Mazarin mais elle a été considérablement agrandie avec le bâtiment qui longe la rue Vivienne qui est dû à J-L Pascal et qui a été ouvert au public en 1917.
La visite a commencé avec la salle Labrouste due à l’architecte du même nom et qui est l’auteur également de la bibliothèque de la Sorbonne. Elle date de 1868.
C’est une salle magnifique avec son architecture métalliques et ses verrières impressionnantes. Cette salle n’est pas ouverte au public. Elle est réservée aux étudiants en histoire de l’art qui font leurs études à l’INHA, l’institut national de l’histoire de l’art.
Puis nous sommes passés dans la salle ovale qui est ouverte au public qui peut accéder aux revues, livres, BD….Cette salle présente un peu le même aspect que la salle précédente.
Un très bel escalier moderne permet d’accéder au 1er étage. Il débouche dans la salle dite des colonnes. On peut y admirer des pièces de l’antiquité : vases grecs, monnaies, médailles qui reflètent le goût de la Renaissance pour cette période de l’histoire. On y trouve également des pièces qui retracent l’histoire de l’écriture :
-la petite stèle de Kuduru dite caillou de Michaux trouvée à Babylone vers 1100 av. JC
-une stèle punique qui vient de Carthage et date du 3 éme siècle av. JC
– la tablette d’Idalion qui vient de Chypre et date de 470 av. JC
-un papyrus égyptien du 11ème siècle av. JC
-des médailles et des camées
-le trésor de Bertouville en Normandie dans ce qui fut un temple romain dédié à Mercure et qui contenait des pièces de vaisselle en argent d’une qualité exceptionnelle
-des objets antiques qui font partie de la collection d’Honoré Albert de Luynes donnée en 1862
– l’épée de Boabdil qui vient de Tolède (1480)
-l’épée dite de Vercingétorix
-la Vénus dite de Luynes, belle statue grecque.
Nous sommes passés ensuite dans la salle des médailles dite salle Barthélemy. Le buste de l’abbé a été sculpté par Houdon en 1795. Suit la salle des manuscrits puis la galerie Mazarin dans laquelle se trouve le trône de Dagobert (8 éme-9éme) mais aussi le trésor de l’abbaye de Saint-Denis, l’olifant dit de Roland 12éme, des pièces d’échecs dont l’éléphant de Charlemagne daté du 9éme siècle et qui vient d’Inde et un jeu d’échecs venant d’Amalfi (1080).
La salle des collections de Mazarin comporte des pièces tout à fait exceptionnelles :
-le Grand camée de France (an 23)
-l’évangéliaire de la sainte Chapelle vers 1230
– le dictionnaire dit de Vérone vers 800 qui voit apparaître l’écriture minuscule dite caroline
– le Roman de Fauvel (vers 1317 ) qui est une satire avec indications musicales contre le pouvoir royal c’est à dire Philippe V et Enguerrand de Marigny
- la Bible latine qui est une des premières bibles imprimées (1462 à Mayence)
– un livre d’anatomie d’André Versale, un des premiers traités basé sur des dissections
- une gravure représentant l’univers selon Mercator (Duisbourg 1584)
– un globe de Coronelli
Cette galerie contient également des pièces plus récentes de Goya, Eluard… On y voit notamment les rouleaux utilisés par le marquis de Sade pour écrire les 120 journées de Sodome en 1785 ; La bande fait 181 feuillets et 11,88 mètres recto verso. On y présente aussi une feuille de la carte de Cassini de la France. Cette carte a été commencée en 1747 et achevée en 1815 par des militaires. Elle comportait 181 feuilles. Il est très difficile de citer toutes les pièces qui sont toutes d’un très grand intérêt.
Cette visite était tout à fait remarquable. On avait souvent l’occasion de voir des photos des grandes salles mais le musée et ses collections ont été une véritable découverte. Ils mériteraient d’être mieux connus.
René BARBERYE