Pierre-René Masson

QUI est Pierre-René Masson héros de Rambouillet ?

Vous avez peut-être noté sur la façade de l’hôtel Mercure en face de l’hôtel de ville une plaque évoquant le destin de P-R Masson. Cette plaque est en hauteur et n’est pas facilement lisible.

De même dans le carré militaire du cimetière vieux on peut observer sur une colonne le nom parmi d’autres de P-R Masson commandant en second de la colonne Flatters.

Quel a été le destin de cette expédition qui connut un sort dramatique ou périt ce malheureux rambolitain ? Le dernier quart du XIXème siècle est l’époque ou la France et même les colonies connaissent une expansion considérable des chemins de fer. On construit beaucoup de lignes nouvelles sans trop se soucier de la viabilité économique de ces lignes. Certaines de ces lignes connaîtront une existence éphémère: il en est ainsi de lignes comme Mazamet-Bédarieux ou Castres-Murat qui ont nécessité une quantité impressionnante de ponts et de tunnels. Aujourd’hui elles sont devenues des « voies vertes » à l’usage des cyclistes et des piétons

Le Sahara n’échappe pas à de tels projets qui eux ne verront jamais le jour. L’idée était d’essayer de relier l’Algérie et l’Afrique par un chemin de fer. Le choix fut d’envoyer une expédition pour reconnaître la faisabilité de l’opération et le trajet possible.

Le colonel Flatters fut très tôt pressenti pour conduire cette expédition. En effet Flatters s’intéressait depuis 20 ans aux problèmes du sud-algérien. Il était entré dans les bureaux arabes en 1856, avait été nommé au bureau arabe de Saîda en 1864 puis commandant du cercle de Laghouat en 1876.

Flatters reçu plusieurs instructions successives pas toujours exactement identiques mais l’idée était de relier l’Algérie au Soudant et au lac Tchad. Il partit une première fois de Ouargla en avril 1880 mais devant le manque de vivres et les menaces qui se précisent de la part des touaregs il revient à Ouargla.

  • En dépit des menaces des touaregs qui refusent de le laisser passer, il repart le 4 décembre avec une troupe de plus de 90 hommes. Il est accompagné de 7 scientifiques et militaires, un médecin-major et le capitaine Masson, un lieutenant, deux ordonnances, 47 tirailleurs, 31 arabes des tribus,7 guides chaamba et ifogha, un Mokadem, 280 animaux. Les chaamba à la différence des touaregs sont des arabes implantés dans le Mzab et qui ont encore aujourd’hui des relations difficiles avec les populations d’origine. Ce sont des nomades qui ont été souvent utilisés dans l’armée française pour constituer les compagnies méharistes( voir les livres de J.Peyré comme L’Escadron blanc.)

Son problème après 2 mois est de trouver un puits. Le 15 février il est presque au pied du massif de l’Atakor et il finit par repérer le puits de Bir el Gharama. Il décide de scinder la colonne en trois : un groupe garde les tentes, un groupe de chameliers doit garder les animaux, le troisième groupe composé de Flatters, Masson, deux ingénieurs et le docteur se dirigent vers le puits et commencent à le nettoyer. A ce moment une horde de 300 touaregs surgit et malgré une défense acharnée ,les français sont massacrés.

Le reste de la troupe se regroupe autour du lieutenant Dianous. Un groupe de touaregs s ‘approche alors avec un drapeau blanc et propose d’acheter des bêtes. Un accord est conclu pour 2000f. Puis la troupe entreprend une marche vers le nord pour retourner à Ouargla mais ils n’ont pas pu se ravitailler en eau et ils manquent de vivres.

De nouveaux cavaliers viennent leur proposer de leur vendre des dattes ce qu’ils acceptent volontiers. Mais il s’avère au bout d’un moment que les hommes sont pris de mouvements de folies et d’hallucinations. En fait ils ont été empoisonnés à la bettina un poison violent qui rend fou. Durant leur marche ils sont à nouveau attaqués et les hommes se battent entre eux. Le lieutenant Dianous peine à rétablir l’ordre d’autant qu’il est gravement blessé au pied et ne tarde pas à décéder d’épuisement.

Au total douze personnes arriveront à Hassi-Messeghem dont aucun français

Ainsi fut le sort funeste des membres de cette expédition dont celui de P-R Masson. Bien entendu le chemin de fer transsaharien ne fut jamais construit et il n’y a aucune perspective de le faire un jour.

René BARBERYE