Nous avons publié dans le n° 25 de PARRchemin un article présentant la démarche de la municipalité de Rambouillet pour élaborer un nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU). Nous avions souligné que ce PLU constituait un des documents les plus importants que doit établir le Conseil Municipal pour définir et préciser quelle est sa vision du développement de la Ville. Cette élaboration se déroule en plusieurs étapes auxquelles la municipalité indiquait son souhait de faire participer les habitants de Rambouillet.
C’est ainsi qu’a été organisée une réunion publique le 22 septembre 2022, au cours de laquelle madame Véronique Matillon, maire de Rambouillet, a présenté la démarche entreprise et les grandes orientations du PLU. Nous en avons rendu compte dans PARRchemin. Nous avons participé aux deux ateliers qui ont été organisés par la suite. Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu des points clés qui y ont été traités.
Atelier n°3:
Cet atelier, qui réunissait à la fois des conseillers de quartier, des représentants d’associations et des habitants intéressés, avait pour objectif de réfléchir sur certains points concrets de la mise en application du PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable).
Il est bon déjà de rappeler quels sont les objectifs adoptés par le Conseil Municipal dans ce PADD car ils vont orienter le contenu réglementaire du PLU.
1. Promouvoir la qualité du cadre de vie d’aujourd’hui et de demain
– préserver et mettre en valeur les paysages
– accentuer la place de la nature dans la ville
– protéger et valoriser l’identité patrimoniale de Rambouillet
2. Rambouillet, ville du bien-vivre.
– conforter le dynamisme du coeur de ville en équilibre avec les quartiers
– élargir une offre de logements diversifiée et adaptée
– satisfaire les besoins actuels et futurs des habitants en services et équipements structurants
– promouvoir une mobilité partagée et diversifiée
3. Affirmer le rayonnement de la ville et son dynamisme économique.
– accentuer le rayonnement touristique et culturel du territoire
– stimuler l’activité économique et soutenir l’emploi
– Rambouillet terre d’expérimentation et d’innovation
4. Rambouillet ville durable et responsable.
– aménager un territoire harmonieux et maitriser la consommation ’espace
– protéger et économiser les ressources
– développer un territoire résilient
La mission de l’atelier n°3 était, dans l’objectif de promouvoir la qualité de vie, de travailler sur les règles devant s’appliquer aux futurs permis de construire en termes d’implantation des constructions par rapport à l’espace public, leurs emprise au sol et leur hauteur. En fait les réflexions ont débordé ce cadre très technique pour aborder des préoccupations plus variées.
– les mobilités actives ou mobilités douces (piétons et vélos).
Des participants ont beaucoup insisté sur l’importance de les prendre en compte dans l’aménagement du paysage rambolitain, ce qui n’est pas toujours simple compte tenu de la largeur des rues dans certains quartiers. Il a été demandé de prévoir des trottoirs plus larges et plus confortables, notamment à la Clairière où ceux-ci sont trop souvent envahis par les voitures.
– la transition climatique.
La question de l’isolement thermique par l’extérieur pose un vrai problème de faisabilité dés lors que l’on se situe dans un quartier où doivent être préservés les aspects extérieurs des maisons (SPR). Même préoccupation en ce qui concerne les panneaux solaires même si certaines technologies permettent d’utiliser des tuiles solaires. Ces questions sont à traiter dans le cadre des contraintes liées au contexte patrimonial de Rambouillet, son château, sa forêt et ses quartiers protégés.
– le développement d’un habitat pour tous.
Il faut mobiliser et réhabiliter l’habitat ancien, notamment en centre ville où de nombreux logements restent vides (c’est le cas au-dessus de certains commerces par exemple). Une question préoccupe beaucoup de Rambolitains : la demande de logements est importante: où peut-on encore construire ? Quels types de logements et pour qui ? Jusqu’où peut aller la densification ?
Ces questions n’ont pas trouvé leur réponse pendant cet atelier mais doivent être prises en compte dans les travaux d élaboration du PLU.
Atelier n°4
Cet atelier, le dernier du processus, était dédié à la place de la nature en milieu urbanisé, qu’il s’agisse de se pencher sur le traitement environnemental et paysager des espaces non bâtis ou de la protection des sites et secteurs naturels. Les points clés soulevés ont été les suivants.
– Amplifier l’adaptation aux changements climatiques: il faudrait favoriser l’implantation d’ilots de fraicheur, revenir sur l’imperméabilisation des cours d’écoles qui a été la règle pendant plusieurs années, replanter des arbres en faisant attention aux essences utilisées. Il faudrait aussi inciter les zones commerciales à la plantation d’arbres, au choix de surfaces de stationnement perméables et généraliser les toitures terrasses végétalisées (par exemple dans la ZA du Bel Air).
– Reconquérir les espaces imperméabilisés : plusieurs idées qui rejoignent l’alinéa précédent sont évoquées. Mise en place d’une canopée végétale dans le Passage Fleuri ( c’est une propriété privée !), entretien et renouvellement des arbres de la Clairière, règles concernant la plantation d’arbres sur les parcelles constructibles. Il est rappelé que, en principe, l’abattage d’arbres sur une parcelle privative doit faire l’objet d’une demande préalable en mairie et que si la réponse est positive le propriétaire doit replanter un arbre pour le remplacer. Beaucoup de mesures existent déjà dans le PLU, le problème étant de les faire respecter.
– Réalisation de venelles piétonnes ou de sentiers au sein des grand ilôts urbains, notamment dans le futur quartier de la Giroderie. C’est plus difficile à mettre en œuvre dans un espace urbain déjà constitué.
– Envisager un recul de l’alignement dans certaines rues afin de dégager l’espace nécessaire à la plantation d’arbres.
Cet atelier a également abordé le thème de la protection et de l’économie des ressources.
– Gestion des eaux de pluie: le schéma directeur d’assainissement s’impose pour les nouvelles constructions. Le PLU peut fixer des règles visant à sensibiliser la population et à l’encourager à mettre en place des bacs de stockage des eaux de pluie et maintenir des espaces de pleine terre sur leur parcelle.
– Installation de panneaux solaires; il y a des règles existantes notamment dans le cadre du SPR, périmètre dans lequel il faut l’accord préalable de l’architecte des bâtiments de France. Hors SPR un accompagnement des services de la ville est possible, ainsi que l’aide du PNR (Parc Naturel Régional).
– L’isolation thermique des bâtiments existants: il n’y a pas d’obligation mais incitation. L’aspect architectural des bâtiments permet ou pas d’isoler les façades. C’est impossible par exemple sur le bâtiments protégés du périmètre du SPR, ou encore sur les maisons du 19ème en pierres ou en briques, sauf isolation des toitures et des pignons aveugles.
– le PLU prendra en compte la réglementation énergétique « RE 2020 » qui s’impose aux nouvelles constructions. Tout pétitionnaire devra faire appel à un thermicien pour s’assurer de la bonne performance énergétique de son projet et remplir l’attestation obligatoire obligatoire pour toute demande de permis de construire.
Face à toutes ces questions assez techniques et parfois complexes, certains ont exprimé le souhait de disposer d’un service qui pourrait informer, conseiller et aider les habitants intéressés.
La prochaine étape sera la présentation du PLU au conseil municipal au cours du premier semestre 2023. Nous ne manquerons pas de continuer à vous informer.