En sortant de la station RER La Défense Grande Arche, par un soleil radieux de septembre, la surprise est totale : difficile d’imaginer , au milieu de ces buildings, que cet espace était encore partiellement rural au début du 19ème siècle.
C’est au pied des escaliers de la Grande Arche que nous retrouvons notre conférencière. Nous nous abritons tant bien que mal d’un vent assez violent afin que Mme Palayret nous raconte l’histoire de ce quartier.
L’aménagement du quartier de la Défense a été confié en 1958 à l’EPAD (établissement public pour l’aménagement de la Défense)
Nous sommes sur la butte Chantecoq et le premier bâtiment édifié , le CNIT , a été inauguré par le Général De Gaulle en 1958 . Il apparaît aujourd’hui bien modeste, pourtant son immense voûte autoportée de 218 mètres est la plus grande du monde.
Des tours qui l’entourent il faut distinguer trois générations :
- la première, celle des années 60, de 100 m de hauteur ,du type de la tour ESS0, la doyenne,détruite en 1993 , 30 ans après sa construction.
- la seconde, celle des années 70, cubique et dépouillée comme la tour AREVA d’une hauteur de 178 m
- la troisième , à partir des années 2000, à l’architecture plus recherchée, plus asymétrique , plus effilée et captant mieux la lumière comme la tour EDF de l’architecte Ming Pei ,( celui de la pyramide du Louvre).
Revenons maintenant à la Grande Arche, elle a été inaugurée en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution par François Mitterrand.Ce bâtiment a été conçu par l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen décédé peu avant l’inauguration.
La Grande Arche a la forme d’un cube évidé mesurant environ 110 mètres de côté. Le vide intérieur avec l’ascenseur et la » voile » permettrait d’abriter Notre Dame de Paris.
Le monument est construit dans l’axe historique parisien : Louvre, Concorde, Arc de Triomphe. Il est toutefois légèrement décalé pour des raisons techniques liées au sous-sol encombré de lignes ferroviaires. Mais il se trouve que ce léger décalage met en valeur le volume de l’ensemble. Nous percevrons ce décalage à la fin de notre promenade, en bas de la dalle au niveau du bassin Takis.
En parallèle des oeuvres d’art sont commandées , en particulier,
- l’Araignée de Calder
- Le pouce de César
- Les personnages fantastiques de Miró
- La fontaine monumentale Agam
Ce quartier,qui s’étend sur les communes de Puteaux, Courbevoie et Nanterre, est le siège de grandes sociétés et la plus grande cité d’affaires d’Europe, mais pas seulement car nous découvrirons au cours de notre promenade sur ce parvis de 30 hectares , sans doute le plus vaste du monde et à l’abri des voitures :
- une multitude d’espaces verts très bien entretenus
- des habitations plus ou moins modestes, mais à l’aspect calme et agréable avec des commerces de proximité et des écoles.
Nous voilà maintenant à l’heure méridienne, une effervescence incroyable de personnel de bureau prenant des allures estivales envahie les terrasses, les food truck, les tables de pique nique au pied du bassin Takis qui à l’extrémité de la dalle offre une vue remarquable d’un côté vers Neuilly et Paris et de l’autre vers la Grande Arche et son léger décalage. Un petit domaine viticole , le clos Chantecoq était encore là au bord de la dalle jusqu’en 2016.
Notre visite guidée se termine là. Bref on aime ou on n’aime pas cette Défense , mais quel dépaysement .
Quelques uns, après une petite pause, remonterons à la Grande Arche pour y prendre le fameux ascenseur. Au sommet de l’immense terrasse , la vue panoramique sur le Grand Paris est inoubliable.
Gérard CLAISSE