La basilique Saint-Denis et le château d’Ecouen.

Saint-Denis


Au départ du parking Leclerc nous sommes 54 participants à cette sortie, chiffre que nous n’avions pas atteint depuis longtemps qui traduit un regain d’intérêt de nos membres et l’attrait de cette sortie. C’est  l’ami Y. Pacault qui nous conduit.

Un des 2 groupes.


     Comme la circulation est fluide nous sommes un peu en avance pour commencer la visite ce qui nous permet de découvrir les abords de cette cathédrale assez pimpants. Cette basilique est aussi cathédrale depuis l’éclatement du département de Seine et Oise et la création du département de Seine Saint Denis en 1963. Elle a été aussi abbatiale dans le passé.

     Saint-Denis est lié aux origines du christianisme. Denis premier évêque de Paris fût condamné à mort et décapité à Montmartre en  250 avant d’être enterré à Saint-Denis. Vers 475 une construction basilicale fût érigée pour abriter la tombe du saint.Une ferveur particulière se développe peu à peu. Arégonde une des femmes de  Clotaire Ier y est enterrée. Sa sépulture mise à jour en 1957 a révélé une collection de bijoux très intéressante. Avant 625 la basilique devient le siège d’un monastère bénédictin. Dagobert le comble de richesses.  Peu à peu l’abbatiale se développe. Dans la crypte actuelle subsiste une grande partie de la crypte carolingienne.

Un pilier de la crypte.


     Les Robertiens affirmèrent de façon définitive le rôle de Saint-Denis et s’y firent enterrer. Hugues Capet et tous les rois jusqu’à la fin du XVIIIéme siècle s’y firent enterrer à part quelques uns comme Louis XI enterré à Cléry près d’Orléans.

     L’élection en 1122 de l’abbé Suger au trône abbatial resserra encore les liens avec la royauté. Suger fût nommé régent du royaume de 1147 à 1149 pendant la seconde croisade. Des travaux considérables furent entrepris qui durèrent jusqu’en 1280. Le chevet fût consacré en 1144. C’est la première réalisation gothique. 

     Nous commençons la visite par la façade en partie masquée par les échafaudages des fouilles qui ont permit de dégager un cimetière mérovingien. Cette façade a été beaucoup modifiée par des restaurations suite aux dégâts pendant la Révolution.

     Puis nous nous dirigeons à l’intérieur de l’église vers la crypte qui contient de nombreux sarcophages dont celui de la reine Arégonde arrière grand-mère de Dagobert.

Tombeau du roi Dagobert.


     Le déambulatoire comprend 9 chapelles décloisonnées. Les vitraux très lumineux ne sont pas d’époque médiévale. Ils ont été refaits à partir de fragments qui ont été retrouvés.

Le cœur et ses vitraux.
     On s’arrête ensuite devant le cénotaphe de Clovis qui est du XIIéme siècle et de celui de son fils Childebert. L’oriflamme qui est exposé date de 1914. Saint-Denis était chargé de la conservation de cet objet qui précédait les troupes royales. Saint-Denis était aussi chargé de la conservation des régalias qui étaient les objets indispensables lors du sacre du roi. En dehors de la couronne c’était le sceptre, la main de justice, l’épée, l’éperon, le grand manteau et la sainte ampoule. A côté se trouvent les statues commémoratives de Louis XVI et de Marie-Antoinette réalisées en 1815 à la demande de Louis XVIII.

Louis XVI et Marie Antoinette.
     Saint-Louis souhaitant montrer une continuité des lignées royales fit commander 16 gisants représentant les rois mérovingiens, carolingiens et capétiens. Ils ont les yeux ouverts car ils attendent la résurrection. Les visages sont très stéréotypés. C’est à prtir de Charles V qui commande le gisant de son vivant que le visage correspond à la réalité avec ses défauts éventuels. A côté des rois figurent 10 grands personnages comme Duguesclin ou Louis de Sancerre qui furent connétables de France, c’est à dire chefs de l’armée royale.

Les gisants.
     A partir de la Renaissance les tombeaux sont plus imposants. Celui de François Ier et de Claude de France, œuvre de Ph Delorme, est très influencé par la Rome antique. Ce sont des gisants c’est à dire  qu’ils sont représentés nus et morts.

Tombeau de François 1er et Claude de France.
     Louis XII et Anne de Bretagne sont des transis au premier niveau du monument et sont en prière au dessus. Celui d’Henri II et de Catherine de Médicis devait se tenir dans une rotonde extérieure à l’église qui n’a jamais été réalisée.

     Les rois Bourbons, tous enterrés à Saint-Denis n’ont pas de tombeaux monumentaux. En 1793 la Convention décida d’envoyer les tombeaux et les gisants dans des musées et les corps dans des fosses communes. Le squelette de Marie-Antoinette semble avoir été authentifié. Charles X exilé après la révolution de 1830 est resté en Slovénie et Louis-Philippe est enterré à Dreux.

Tombeaux des Bourbons.
     Nous avons eu la chance de bénéficier pendant deux heures du concours de deux guides tout à fait passionnantes qui nous ont fait découvrir toutes les richesses de ce magnifique monument. Ce fut une plongée au coeur d’ l’histoire de France. Mais il était temps de prendre la route du château d’Ecouen où nous attendait un repas sympathique et bien venu.

Ecouen
     Le château d’Ecouen est une création d’Anne de Montmorency dont la statue équestre accueille les visiteurs du château de Chantilly.  Il appartenait à une famille illustre qui possédait d’immenses domaines : Montmorency, Ecouen, Chantilly, Fère en Tardenois…. Maréchal de France en 1522, Grand-maître en 1526, Connétable en 1538, Anne est un des principaux personnages du royaume. Très en cour au début du règne de François Ier, il connaît une période moins favorable ensuite en raison semble t il de l’inimitié de la maîtresse du roi Anne de Pisseleu duchesse d’Etampes. Il revient en grâce sous Henri II qui le fait duc et pair.

Château d’Ecouen.
      En 1539 il décide de reconstruire  Ecouen qui se dresse sur une hauteur dominant la plaine de France. Le château est presque intact aujourd’hui. Napoléon affecta le château à l’institution de la légion d’Honneur. En 1969 A. Malraux en fit le musée de la Renaissance qui bénéficia d’une restauration complète et d’un aménagement muséographique exemplaire ;

     Le château est constitué d’une cour fermée, la galerie occupe le corps central et les appartements sont rejetés dans les ailes. Entre le château et les fossés s’étend une terrasse qui offre une très belle vue sur la plaine de France.

La cour du château.
     Des restes importants du décor subsistent. Les cheminées contrairement à toutes les habitudes françaises n’ont pas fait l’objet d’un traitement architectural. Dès l’origine on projeta de les peindre ce qui explique que les hottes et les manteaux présentent des surfaces lisses sans ornement. Les peintures que l’on voit datent probablement du règne d’Henri II

     Dans la chapelle figure une copie de la Cène de Léonard de Vinci. Succèdent une série de très grandes salles.

Plafond de la chapelle.
     Dans une de ces salles figure une série de tapisseries d’un intérêt exceptionnel. Au lieu et place de la tenture de David et Bethsabée qui ne pourra être revue avant 1927.

          Sont présentées les tapisseries d’or et d’argent commandées par Catherine de Médicis. Ces tapisseries des Valois d’une fraîcheur étonnante méritent son qualificatif de splendeur donné dès l’origine. Prêt exceptionnel de la galerie des Offices à Florence, c’est la première fois qu’il est déployé en France depuis 1572. Nous avons eu beaucoup de chance de voir ces merveilles qui repartiront en Juillet.

Une des tapisseries.
      Les cartons sont l’oeuvre de Caron, né beauvaisien, peu connu en France et qui pourtant entretint des liens profonds avec le Primatice et Nicolo Dell’Abate à Fontainebleau.

     Ces tapisseries nous montrent une débauche de plaisirs courtois avec des centaines de personnages chamarrés dont Catherine de Médicis, Henri II et son épouse ;

     Faute de temps nous n’avons pu faire le tour des collections et des pièces du château. Raison pour revenir dans ce lieu qui mériterait d’être mieux connu.

      Puis ce fût le retour vers Rambouillet après cette journée enrichissante.

                                                   René Barberye