Bourdelle

Au milieu d’un quartier très animé.

Le musée Bourdelle

4 mars 2025

       Nous avons été 13 participants pour cette visite très intéressante qui aurait mérité de faire le plein. Le musée se trouve à deux pas de la gare Montparnasse dans ce qui est aujourd’hui la rue Bourdelle. Le musée est installé dans un ensemble de bâtiments qui ont été des ateliers d’artistes avec des constructions en briques qui avaient l’avantage de ne pas coûter cher.Il a été agrandi plusieurs fois : en 1961 puis en 1992 avec l’annexe sur les plans de C. de Portzamparc qui a accueilli la très belle exposition Rodin -Bourdelle en 2024. C’est un havre de paix avec ses deux petits jardins dans un quartier très animé.

      A. Bourdelle est né le 30 octobre 1861 à Montauban. Son père était menuisier -ébéniste. Comme l’enfant préférait le dessin aux études, à 13 ans il travaille chez son père. Il fait de petites statues en bois ce qui le fait remarquer par un banquier qui lui octroie une bourse. En 1876 il étudie à l’Académie des beaux Arts de Toulouse et en 1883 il obtient une bourse pour Paris ou il est reçu à  l’Ecole des Beaux Arts.En même temps il travaille dans l’atelier du sculpteur Alexandre Falguière.

         En 1886 il loue un atelier au 16 de ce qui est alors l’impasse du Maine, emplacement du musée actuel. En 1893 il est praticien dans l’atelier de Rodin, c’est à dire qu’il sculpte la pierre alors que Rodin ne réalisait qu’une sorte de prototype en terre. Encouragé par son maître il réalise lui même ses propres oeuvres. Une des premières est le monument aux morts pour la ville de Montauban qui est fraîchement accueilli et qui failli être refusé . Il sera accepté sur l’insistance de Rodin.

       En 1900 il participe à l’Exposition universelle et en 1903 il réalise une tête d’Apollon qui marque son détachement de l’esthétique se Rodin. En 1904 il épouse Stéphanie Van Parys qui était son modèle. Ils auront un garçon Pierre qui sera sculpteur et décorateur.En 1907 il réalise une de ses œuvres phare « Héraclès archer ». En 1910 il divorce et travaille à la décoration intérieure et extérieure du théâtre des Champs Elysées. En 1918 il épouse une de ses élèves Cléopâtre Sévastos. En 1926 il produit une œuvre considérable par sa taille : la statue équestre du général Carlos de Alvéar qui se trouve sur une place de Buenos Aires. Très diminué il meurt le 1er octobre 1929 au Vésinet.

      Nous avons commencé la visite après avoir traversé le premier petit jardin, par l’atelier de peinture. Bourdelle y avait constitué son propre petit musée qui contient quelques tableaux de lui et des peintures autres de même que quelques antiquités. On y voit notamment une copie de l’atelier du Titien « la Venus à la toilette3 et un beau tableau de femmes qui n’est sans doute pas d’Ingres  autre personnage de Montauban ( le musée de Montauban s’appelle Ingres-Bourdelle).

      Puis nous sommes passés dans l’atelier de sculpture avec sa grande verrière au nord qui conserve quelques matériels d’origine. La salle suivante contient de nombreuses œuvres de Bourdelle :

                     -Apollon de Thera

                     – un auto portrait sans bras

                     -le centaure mourant portant une lyre sur son dos

                     -Palace Athéna

                     -le portrait d’un enfant de 10 ans  mort prématurément de la famille Cognac  qui a été une aide pour Bourdelle

        Des panneaux très pédagogiques expliquent les différentes phases de la réalisation d’une sculpture :

                      -le modelage de la terre

                      -le moulage

                      -la taille

                      -la fonte si la statue est en bronze

      Dans le cas des très grandes statues en bronze, la réalisation se fait en plusieurs morceaux assemblés in fine.

         Après une incursion dans le second jardin qui se trouve à l’arrière et qui contient plusieurs statues, nous avons accédé à une autre salle qui contient des œuvres de Bourdelle d’époques différentes :

              -le monument aux morts de Montauban encore assez rodinien

  • Mme Champsaur et sa fille qui montre une influence de l’art nouveau
    • un heurtoir avec une tête de méduse
    • les têtes hurlantes
    • différentes œuvres de sculpteurs qui ont été élèves de Bourdelle : Zadkine, Germaine Richier, Jean Arp…

          La visite s’est terminée par la salle des chefs d’oeuvre, très grande et très haute salle ou se trouve notamment la statue à cheval du général argentin avec aux quatre coins des femmes qui représentent les vertus du général. On y voit également une statue de la France et des plaques qui ornent la façade du théâtre des Champs Elysées.

      Visite     prévue pour durer 1h30, en fait la conférencière nous a gardés 2h30. Nous sommes repartis fourbus mais satisfaits de mieux connaître Bourdelle, un sculpteur majeur. Une belle découverte pour certains des participants.

                                               R.BARBERYE