Le 1er décembre malgré un temps écrécrable,une cinquantaine de personnes ont assisté à cette conférence tout à fait passionnante.L’écriture est un sujet très vaste et complexe car l’écriture a pris dans l’histoire des formes très variées sur des supports qui le sont tout autant.
L’écriture est née au IV é millénaire en Mésopotamie sous la forme de l’écriture cunéiforme qui est restée inchangée pendant 3000 ans.On trouve l’écriture sur de la diurite comme sur la statue de Goudéa,sur du granite,sur des statues comme à Khorsabad,sur des clous de fondation,sur de l’argile,support privilégié en Mésopotamie qui a été utilisée jusqu’au 3é siècle av.notre ére.On trouve aussi les glyphes mayas,les inscriptions sur les pierres runiques au Danemark,les inscriptions oraculaires de Chine au 15é siécle av.notre ère,les tablettes,les cachets de la civilisation de l’Indus au 3é millénaire av. notre ére.
L’écriture est un signe graphique dans le but de donner une information comprise.Elle peut prendre des formes élémentaires comme les galets de pin de l’Ardèche ou les gravures rupestres que l’on trouve au Sahara mais aussi en Ouzbekistan.
L’écriture est née dans ce que l’on appelle le Croissant fertile qui est une zône bien arrosée par des fleuves:l’Euphrate,le Tigre,l’Oronte,le Nil et le Jourdain.Elle s’étend de l’Irak, la Syrie,,jusqu’au Nil.La Mésopotamie comprend l’Assyrie au nord et la Babylonie au sud avec notamment Sumer.
Sumer est en fait une série de cités plus ou moins importants comme Ur,Uruk,Lagash…..Elles sont en relation avec l’Elam au nord-ouest de l’Iran actuel.. Au 4é millénaire apparaissent quasi simultanément des progrès considérables:la roue,le tour de potier, l’araire, la voile triangulaire , les figurines sur bitume et l’écriture..On trouve aussi des représentations humaines:la femme de Varka,le couteau de Djebel el Arak.Ces cités sont indépendants les unes des autres mais sont unies par un dieu qui est un roi-prêtre Ensi.
A Uruk on trouve les premières tablettes sur un site de 10km,trois fois grand comme Pompei.Les hommes inventent des dieux qu’il faut célébrer d’ou l’apparition de temples en briques sur un soubassement en pierre:les ziggourats.Sur les tablettes on trouve une écriture pictographique avec la représentation de jarres, de bêtes à corne et des trous qui sont en fait des notations numériques. Pour représenter tout ce que l’on souhaitait on avait inventé 1000 signes pictographiques.
L’écriture de la civilisation de l’Elam reste indéchiffrée.
En 1960 P.Amiette réalise des fouilles dans le massif de Zagros et découvre des bulles enveloppes avec à l’intérieur des sortes de petits jetons que l’on appelles des calculies.On en trouve dès 8500 av. notre ére, souvent de 15 à 20 par maison.Les formes ont évolué avec le temps.Ils servaient au commerce.
En 2500 av. notre ére apparaît l’écriture cunéiforme qui restera inchangée jusqu ‘en 75 de notre ére.Elle a été utilisée dans 15 langues différentes.Elle rayonne sur le plateau anatolien, c’est à dire l’actuelle Turquie avec des adaptations. Les tablettes racontent des légendes royales, des campagnes militaires,des hymnes divins, des recettes de cuisine,des exercices pour écoliers,des actes de mariage et même des fiches de salaire.La stèle d’Hammourabi énumère 282 articles de loi.. Vers 2300-2200 des tablettes racontent l’épopée de Gilgamesh.Ces écrits sont rélisés par des scribes.
En Egypte l’écriture sert d’abord au bornage pour retrouver les champs recouverts périodiquement par la crue du Nil .Au début on écrit sur de la céramique,du grès ou sur des tablettes de bois. 3300 marque vraiment le début d’une écriture formée,donc seulement un peu plus tard qu’en Mésopotamie encore que cela ne soit pas certain. A Abydos en 1990 on a trouvé des signes pictogrammes sur des jarres qui sont peut-être des préliminaires à l’écriture avant 3200. La palette du roi Narmos de 3170 est l’ancêtre du cartouche. La stèle du roi Djet comporte des symboles hiéroglyphiques. ; L’écriture du royaume de Méroé au Soudant est une dégénérescence. Les hiéroglyphes se lisent soit verticalement , soit horizontalement,l’indication étant contenue dans le texte.
A noter que l’écriture sur papyrus est un privilège royal.
L’écriture démotique plus tardive ne comporte plus de signes figuratifs.L’écriture des coptes comporte 24 signes grecs et 7 signes démotiques ;
Le déchiffrement de toutes ces écritures est le fait de travaux de savants surtout français et anglais mais aussi l’occurence de découvertes heureuses qui ont permis des avancées décisives. Dans la falaise de Behistoun on a trouvé le même texte en trois langues:l’élamite, le vieux perse et le babylonien.Ce texte avait été estampé en 1854-1857 par Henry Rawlison. Néanmoins l’élamite reste un mystère.
En1822 grâce à la pierre de Rosette, qui comporte un texte en trois langues:le hiéroglyphique,le grec et le démotique ,,Champollion qui connaissait le copte parvient à déchiffre les hiéroglyphes.Il était en concurrence avec Thomas Young qui était proche de la réussite.
Une conférence de Christine DARMAGNAC
- Diplômée d’histoire de l’art et d’ archéologie;
- Ecole du Louvre et institut d’art et d’archéologie ;
- conférencière nationale